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09 avril 2014

L'illusion Fréderic Lordon : les sophismes d'un euro-fédéraliste

A l'occasion de cette campagne européenne, une nouvelle tentative de manipulation des esprits est en cours. Elle émane principalement d'un jeune économiste présenté comme hétérodoxe qui s'est fait connaître par quelques livres et de nombreux textes sur Internet. M. Lordon puisque c'est de lui qu'il s'agit se pose comme un libre penseur, dont les propos très critiques envers le système technocratique pour sa gestion des problèmes économiques ont - pour un temps - donné l'illusion qu'il avait à dire quelque chose de nouveau et d'utile. Plusieurs rubriques et émissions lui sont consacrées ces premiers jours du printemps. Un entretien sur Marianne : Pourquoi faut-il sortir de l'Euro ? ; une émission en 2 volets sur France Inter du 2 et 3 avril Lordon sort de l'Euro ; enfin une autre émission sur France Culture  L’Européisme a-t-il eu raison de l’Europe ? aujourd'hui. On en ressort avec le message suivant : si il faut sortir de l'euro c'est pour mieux y retourner...

Ce qu'il y a de fantastique c'est que l'auteur sans se laisser dérouter par l'absurdité de sa proposition prétend quelque chose de plus :  Faire école ! Selon l'auteur d'un article sur le sujet : « Frédéric Lordon indique que son objectif est de faire bouger le FdG sur ses questions. »
Cet objectif semble complètement foireux. Jusqu’ici toutes les analyses du Front de Gauche ont été tronquées et biaisées, tant sur le plan juridique, économique, qu’historique. Tous ceux qui ont fait confiance à cette supercherie se sont trouvés roulés dans la farine.
Le FdG est selon les évidences une organisation liée au plus haut niveau avec l’oligarchie européenne. Par cette organisation, le système n’a fait que gagner du temps, égaré les esprits et découragé les volontés par des faux débats, des slogans idiots, des manifestations inutiles et des stratégies électorales boiteuses. A ce sujet : Le Front de Gauche : la mystification des euro-fédéralistes

Mais qui s’assemble se ressemble
.
La suspicion se porte maintenant sur la lucidité supposée de Lordon. Celui-ci est reçu aujourd’hui sur France-Culture à 12h55 (9/04/14) L’Européisme a-t-il eu raison de l’Europe ?
Sur cette station radio il reconnaît sa prétention de refaire une autre Europe avec une monnaie commune. M. Lordon ose associer le vœu d’un espace démocratique... avec celui d'une Europe monétaire et déclarer : « Il entre dans l’idée même d’une communauté de politique économique de se donner des règles qui encadrent les politiques économiques nationales... » (19’35)  et ce sur la base des traités tels que celui de Maastricht. Il rajoute plus loin : L’idée générale énoncée abstraitement que nous pourrions envisager quelque chose comme un espace politique européen, n’a rien pour me déplaire. (29’30)
Il feint d’ignorer que les traités instituant une union monétaire ou une union politique n’ont aucun fondement en droit international ni aucun effet lorsqu’ils impliquent l’ingérence dans la politique intérieure économique, sociale, etc d’un État.
Il s’agit d’une violation directe des accords d’Helsinki (*) en particulier du principe primordial I relatif à la Souveraineté nationale (a), du principe primordial VI. Non-intervention dans les affaires intérieures (b) et du principe primordial VIII Egalité de droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (c) :
  • (a) « Les Etats participants respectent mutuellement leur égalité souveraine et leur individualité ainsi que tous les droits inhérents à leur souveraineté et englobés dans celle-ci, y compris, en particulier, le droit de chaque Etat à l’égalité juridique, à l’intégrité territoriale, à la liberté et à l’indépendance politique. Ils respectent aussi le droit de chacun d’entre eux de choisir et de développer librement son système politique, social, économique et culturel ainsi que celui de déterminer ses lois et ses règlements. » 
  • (b) « Les États participants s’abstiennent de toute intervention, directe ou indirecte, individuelle ou collective, dans les affaires intérieures ou extérieures relevant de la compétence nationale d’un autre État participant, quelles que soient leurs relations mutuelles [...] » ; 
  • (c) « En vertu du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, tous les peuples ont toujours le droit, en toute liberté, de déterminer, lorsqu’ils le désirent et comme ils le désirent, leur statut politique interne et externe, sans ingérence extérieure, et de poursuivre à leur gré leur développement politique, économique, social et culturel. » 
Dommage non plus qu’il n’ait pas osé rappeler que les difficultés monétaires « traumatisantes » de l’Allemagne sont dus à la manipulation inflationniste du Mark par ses propres autorités pour ne pas avoir a payer les compensations de la guerre de 14-18.
Il ressort de ceci que la pensée du sieur Lordon constitue un joli méli-mélo de notions juridiques, historiques, politiques et économiques mal assimilées dont les contradictions sautent aussi aux yeux des journalistes qui l’interrogent et dont il n’arrive pas lui-même à démêler les paradoxes.
Est-ce cela que vous voulez nous présenter comme une alternative ?
C’est honteux. Mais on comprend mieux soudain la raison pour laquelle les discours confus du personnage passent dans les médias et n'offusquent pas les chefs de rédaction ni leurs donneurs d'ordre de l'oligarchie.
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* TCE de Giscard : la trahison d’Helsinki mai 2005

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