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06 septembre 2006

Pour qui roule "le Cercle des économistes" ?

Un petit jeu interressant serait de dessiner quelques pistes (en vue d'investigations plus complètes) pour éclairer les motivations inavouables des "économistes" du Monde et de Paris-Dauphine.
En clair pour qui roulent t'ils ? Quels sont les gros intérêts financiers dont ils défendent les gains ? Bref d'ou viendront les bout de gras qu'ils mettront dans leur soupe demain ? A ce stade de notre enquête nous n'écarterons aucune hypothèse...
bien entendu !

Pour cela il suffit de regarder de plus pres leurs "comptes rendus" et y retrouver le rédactionnel en faveur de tels ou tels "projet d'entreprise"...
Plus loin on pourra toujours dénoncer la méthode qui passe "naturellement" par l'escamotage du processus démocratique !

Sur le site du "think tank" dénomé Le Cercle des Economistes
nous trouverons certainement ce qu'il nous faut. C'est à dire nous y découvrirons certainement le moment de cette glissade du discours économique a vocation scientifique et universelle vers le "publi-rédactionel" en faveur des stratégies de développement des entreprises "partenaires"...

Tiens ! Comme c'est amusant ! Sur la page d'accueil nous trouvons le titre "Le Cercle et Euronext" : "Chaque année, Euronext organise, en liaison avec le Cercle des économistes, une grande manifestation à l’Université Paris-Dauphine à l'occasion de l'édition des interventions faites par les membres du Cercle sur Radio Classique [LVMH]."



Nous avons même un lien direct avec le site internet de l'entreprise financière : http://www.euronext.com... Bonne pioche !

En progressant dans notre enquête nous ouvrons une page au hasard... "Actualités du Cercle des Economistes" sur un colloque tenu à Aix-en-Provence en juillet 2006.

Dans le domaine de la déclaration d'ordre général on lit :

"La rareté est de retour. Elle change de forme. Contrairement à ce que suggère la conjoncture, notamment pétrolière, cette rareté n’est pas exclusivement celle de l’énergie, mais plus encore celle de l’eau, des ressources agro-alimentaires, de la santé ou de l’environnement. Elle appelle un renouveau de la gouvernance mondiale et du multilatéralisme.

La transition démographique à venir pourrait relâcher la pression sur les ressources, mais elle ne doit pas être un prétexte à sous-estimer les tensions actuelles et à venir. A court terme, même si la croissance économique mondiale reste exceptionnellement forte, et même si elle n’est pas immédiatement en danger, les Rencontres 2006 du Cercle des Economistes à Aix-en-Provence ont permis de souligner à quel point, elle révèle et exacerbe des raretés qui, à leur tour, multiplient risques et inégalités. Les mécanismes de marché et les politiques de redistribution nationales ne suffiront pas à lisser les évolutions brutales de prix, à corriger les rigidités durables, à produire des externalités positives ni même à échapper aux risques de conflits, y compris diplomatiques et militaires.

Un Monde de ressources rares exige des progrès de la régulation. Au rythme où le monde en croissance consomme ses ressources physiques et immatérielles, la gouvernance adéquate des systèmes de production et de répartition est elle-même devenue une rareté. Il faut décidément produire une nouvelle gouvernance pour le monde de 2050."

Jusque là... rien a redire à moins de contester l'aveu d'impuissance "des politiques de redistribution" associées aux "mécanismes de marchés". Car il semble que cette formulation ne soit pas heureuse puisqu'elle efface le lien systémique de cause à effet entre la renonciation au role régulateur de l'Etat au bénéfice de la doctrine de spéculation régulatrice (cette fameuse "main invisible") et contribue à "noyer le poisson"... Tout en révellant l'impuissance du systeme néo-libéral à : "lisser les évolutions brutales de prix, à corriger les rigidités durables, à produire des externalités positives [et] même à échapper aux risques de conflits [...] diplomatiques et militaires".

Au delà du constat sur un soi-disant "multilatéralisme" ou des "raretés énergétiques " (aveu d'impuissance du système économique à soutenir sa propre croissance et son autonomie certainement dûe aux carences de la planification économique et d'investissement public) ; on envisage de "développer les ressources de la recherche" (quelle recherche ? à Paris-Dauphine ?!!) et de "l’éducation" (pas de bourrage de crane au moins ?!)...

Enfin nous arrivons au sous-titre "Nos orientations et nos propositions d’action" et qu'y trouverons nous ?

Bingo !

"L’Europe doit trouver dans le défi de la gestion des ressources rares l’occasion de rebondir, d’affirmer et d’afficher sa cohérence, d’améliorer sa propre gouvernance."

Le Cercle des Economistes semble apporter son soutien à Bruxelles et à "l'éducation des esprits" en faveur de la "construction européenne" et au détriment de la souveraineté de la France en matière du libre choix de sa politique économique. Ici il y a quelque chose qui mérite de larges subventions de la Commission ou du Parlement européen... et s'ils ne sont pas des ingrats quelques postes seront même disponibles pour employer de si gentils garçons !

"La réponse aux nouvelles raretés n’implique donc pas de renoncer à la croissance, au contraire." Ah bon ? Et limiter la spéculation et les délocalisations par des mesures protectionistes se serait "renoncer à la croissance" bien sûr ! En tout cas dommageable à l'entreprise Euronext-Clearstream qui sait ce que veut dire "la croissance sans l'emploi"...

" Elle impose, par exemple, d’accepter le renouveau du nucléaire et le développement d’OGM"

Bon et bien tout est dit !


Areva/Cogema


Monsanto



Bayer




Pioneer Hi Bred International




Syngenta


Novartis



Aventis


du Pont de Nemours

"Le Cercle des Economistes" ne nous parle pas beaucoup d'économie, ni de démocratie d'ailleurs puisqu'il faut "accepter" sans débat, mais plutot sur l'art de se faire des amis bien placés. Une leçon à méditer...

05 septembre 2006

Les spin-doctors du libéralisme économique

Selon l'Encyclopédie Wikipédia on nomme spin-doctor un conseiller en communication et marketing politique agissant pour le compte d'un homme ou d'une femme politique, le plus souvent lors de campagnes électorales en vue d'une élection."

Le "spin-doctor" est chargé de prendre en charge la vision médiatique de tel aspect de la vie ou des projets d'un personnage public dans le but d'influencer l'opinion et de susciter l'adhésion des masses populaires.

Mais nous n'avions pas encore clairement envisagé que ces "faiseurs d'opinion" soient au service non d'un homme ou d'un parti mais d'une idéologie au sens large.

Grace à un article de Mathias Reymond et Grégory Rzepski, publié le lundi 4 septembre par Acrimed, portant le titre "Présidentielle 2007 : Le Monde veut encadrer le débat économique"; nous assistons ";en direct" à la fabrique d'un discours standardisé et au choix de politique économique orienté par des "éminences grises"; du néo-libéralisme.

Cette méthode rappelle à s'y méprendre les grandes heures du communisme stalinien lorsque "la ligne politique" du parti unique était définie par le Comité exécutif du Soviet Suprême.

Gageons que l'on ne parlera pas dans cette campagne électoral du rapport de la CNUCED(pdf), bras séculier de l'ONU pour le développement économique, puisque soupçonnée d'être "le think-tank des pays en voie de développement"

En effet la Cnuced dénonce l'échec des réformes libérales, prônées depuis plus de vingt-cinq ans par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui n'ont ni permis de « stimuler la croissance, ni fait reculer la pauvreté ».

Selon ses économistes "Aucun développement industriel ne s'est fait sans politiques d'accompagnement macroéconomiques" et ils préconisent désormais des méthodes plus musclées de l'interventionnisme protéger les entreprises de la mondialisation : « les gouvernements devraient recourir aux subventions et aux droits de douanes, le temps de pouvoir affronter la concurrence internationale."

De plus les économistes onusiens préviennent que, bien que la situation économique mondiale soit en expansion, les risques de crises pouvant être déclenchés par les déséquilibres monétaires et financiers internationaux sont réels...

Ce changement de stratégie économique de la CNUCED me fait penser au post Usenet/f.s.e de décembre 2000 : "Contre la (tiers)mondialisation de la France".

Allez savoir pourquoi !